Le Chef de l’État, Félix Tshisekedi, tel un capitaine voyant son navire pris d’assaut par une mer de pirates, lance enfin l’alerte. Mais au fond de lui, il devra pleurer l’absence d’un matelot d’acier : Constant Mutamba , aujourd’hui tracassé par des dossiers vides et politiques, ne permettant pas qu’il soit en forme.
Ce jeune commandant à la poigne ferme avait su, en un mois à peine, dompter les flots tumultueux des kuluna par son courage, sa méthode et sa rigueur.
Aujourd’hui, alors que Kinshasa et d’autres grandes villes s’enfoncent dans une recrudescence alarmante de braquages et de violences urbaines, Tshisekedi doit ressentir cruellement le vide laissé par celui qui ne reculait ni devant la peur ni devant le danger. Un exécuteur zélé et loyal, prêt à aller jusqu’au bout, même au prix de sa vie.
Son chien de chasse contre le banditisme a été mis sur l’autel, livré en pâture à des réseaux mafieux et à ceux qui profitent du chaos. Ceux-là mêmes qui, dans l’ombre, orchestrent ou tolèrent l’insécurité pour mieux affaiblir le pouvoir. Mutamba, jadis rempart contre la barbarie, a été sacrifié sur l’autel des calculs politiques et des ambitions tordues.
Neutraliser Mutamba, ce n’est pas seulement détruire un homme : c’est briser une digue. Et pendant que la peur regagne les rues de Kinshasa, son ombre plane, telle un souvenir amer d’un temps où la fermeté remplaçait les promesses.
« Duc in altum » — Il faut voir loin.
Flodel NKIMA
