Nous basons notre réflexion sur la publication du Ministre d’État, Ministre de la justice et garde des Sceaux, Constant MUTAMBA, sur son compte x, posté à 17h33: « #RDC L’impunité affaiblit gravement l’autorité des lois et de l’Etat de droit. Un système judiciaire incapable de tenir les puissants pour responsables mine la cohésion sociale et la confiance des citoyens envers les institutions. Des réformes profondes s’avèrent nécessaires pour garantir que tous les citoyens, quel que soit leur statut, soient soumis aux mêmes règles et encourent des sanctions exemplaires pour leurs actions déviantes. ».
La déclaration du Ministre d’État, Ministre de la Justice et Garde des Sceaux sur l’impunité résonne comme un cri d’alarme face à une situation qui menace gravement l’autorité des lois et la cohésion sociale. Dans une société démocratique, l’État de droit repose sur un principe fondamental : nul n’est au-dessus des lois.
Pourtant, lorsque les systèmes judiciaires s’avèrent incapables de tenir les puissants pour responsables de leurs actes, c’est l’ensemble des institutions qui se fragilise.
L’impunité : une menace pour la justice
L’impunité, en permettant aux délinquants économiques, politiques ou sociaux d’échapper aux conséquences de leurs actes, affaiblit la force dissuasive de la loi.
Elle envoie un message pervers : les privilèges et le pouvoir offrent une immunité de fait. Ce constat, souvent alimenté par des scandales éclaboussant des figures influentes, érode la foi des citoyens en l’équité du système judiciaire.
L’absence de responsabilisation des élites alimente un sentiment d’injustice parmi les populations les plus vulnérables, celles qui, au contraire, subissent pleinement le poids de la loi pour des infractions mineures.
Cette situation crée une fracture sociale et politique profonde, menaçant la stabilité des sociétés démocratiques.
L’urgence des réformes judiciaires
Le Ministre de la Justice a raison de souligner que des réformes profondes sont nécessaires pour restaurer la confiance dans les institutions.
Ces réformes doivent être systématiques et ambitieuses. Parmi les mesures envisageables :
- Renforcer l’indépendance judiciaire: Les magistrats doivent disposer des moyens et de la liberté nécessaires pour poursuivre et juger les affaires impliquant des personnalités influentes, sans crainte de représailles politiques ou institutionnelles.
- Améliorer la transparence: les procédures judiciaires doivent être rendues plus accessibles au public afin de garantir que justice soit non seulement rendue, mais aussi perçue comme telle.
- Réviser les cadres légaux: Certaines lois, conçues pour protéger les privilégiés, doivent être abrogées ou modifiées pour garantir une égalité devant la loi.
- Sanctions exemplaires: Les peines infligées aux délinquants doivent refléter la gravité des infractions commises, en particulier lorsqu’elles portent atteinte à l’intérêt général.
Une responsabilité collective
La lutte contre l’impunité ne peut se limiter à l’action du système judiciaire. Elle doit mobiliser l’ensemble de la société.
Les médias, par exemple, ont un rôle crucial à jouer en mettant en lumière les cas d’abus de pouvoir et en exerçant une pression sur les décideurs.
Les citoyens, quant à eux, doivent être vigilants et exiger une justice impartiale.
Il appartient également aux dirigeants politiques de montrer l’exemple en adoptant une posture de probité et de transparence. Seule une volonté politique affirmée pourra venir à bout des résistances systémiques et restaurer la confiance envers les institutions.
Conclusion
L’impunité est un fléau qui affaiblit l’État de droit, mine la cohésion sociale et sape la confiance des citoyens envers leurs institutions.
Les propos du Ministre de la Justice réaffirment une vérité essentielle : il est urgent d’agir pour garantir que la justice soit égale pour tous.
L’avenir des démocraties dépend de leur capacité à mettre fin à l’impunité et à assurer que chacun réponde de ses actes, quel que soit son statut. C’est à ce prix que la confiance citoyenne pourra être rétablie et que la cohésion sociale pourra prospérer.
Flodel NKIMA, Éditeur
