Dans une homélie vibrante prononcée ce dimanche, 24 novembre 2024, à l’occasion de la célébration de Christ Roi à Kinshasa, devant une foule de jeunes catholiques, le cardinal Fridolin Ambongo a pris la parole pour dénoncer l’orientation des priorités politiques en République démocratique du Congo.
Avec une parole franche, il a pointé du doigt l’énergie et les ressources mobilisées autour de la question d’un possible changement de la Constitution, au détriment des problèmes quotidiens des citoyens, notamment des jeunes.
« Comment peut-on dégager beaucoup d’énergie et de l’argent à parler de changement de la Constitution en lieu et place de s’occuper de cette jeunesse abandonnée ? » a-t-il lancé, suscitant une réaction d’approbation parmi l’assemblée.
Une jeunesse délaissée
Le cardinal a mis en lumière les réalités difficiles auxquelles font face les jeunes Congolais. Manque d’emploi, infrastructures défaillantes et perspectives d’avenir incertaines figurent parmi les problèmes cruciaux ignorés, selon lui, par les décideurs politiques.
« Est-ce que c’est le changement de la Constitution qui va nous donner du travail à la fin de nos études, qui va nous permettre de quitter Masina et d’arriver à Gombe sans embouteillages à Kinshasa ? » a-t-il interrogé, évoquant des problèmes concrets auxquels les jeunes se heurtent chaque jour dans la capitale.
Un appel à la responsabilité.
Dans un contexte où la possibilité d’une révision constitutionnelle est largement débattue au sein de la classe politique congolaise, les propos du cardinal Ambongo résonnent comme un appel à recentrer les priorités nationales. Il a exhorté les autorités à se concentrer sur des politiques publiques capables de répondre aux aspirations des jeunes et de résoudre les problèmes de pauvreté, de chômage et d’inégalités sociales.
Un discours qui fait écho
Les paroles du cardinal trouvent un écho particulier auprès des jeunes, nombreux à ressentir un sentiment d’abandon face à un système qu’ils jugent inégalitaire et déconnecté de leurs besoins.
Plusieurs participants à l’événement ont exprimé leur gratitude pour cette prise de position courageuse. « Il dit tout haut ce que nous pensons tout bas. Nos dirigeants doivent nous écouter », a confié un jeune présent à l’église.
Un enjeu national
Dans un pays où les débats politiques dominent souvent les discours publics, le rappel du cardinal Fridolin Ambongo met en exergue l’urgence d’un véritable engagement en faveur du développement humain et de la justice sociale.
Son message s’adresse à la fois aux dirigeants politiques et à la société civile, les invitant à réfléchir sur le sens de leurs actions et sur les priorités réelles pour bâtir une nation prospère et équitable.
En prenant la parole ce dimanche, le cardinal a non seulement donné une voix aux jeunes mais a aussi ravivé le débat sur l’avenir du pays.
