Le climat politicojudiciaire congolais est à nouveau secoué par une affaire qui fait grand bruit. Selon des informations relayées par les médias, le Procureur Général près la Cour de Cassation aurait acquis un bien immobilier d’une valeur astronomique de 900.000 euros à Bruxelles.
Une révélation qui suscite indignation et colère au sein de l’opinion publique, d’autant plus que cette somme dépasse de loin les standards de vie des hauts fonctionnaires de l’État.
Face à ce scandale aux allures de corruption et d’enrichissement illicite, Son Excellence Monsieur le Ministre d’État, Ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Constant MUTAMBA TUNGUNGA, de Goma où il séjourne, n’a pas tardé à réagir.

Dans un communiqué de presse de son Cabinet, il a annoncé l’ouverture d’enquêtes approfondies par l’Inspection Générale des Finances (IGF), la CENAREF et l’ANR afin de faire toute la lumière sur cette affaire qui ternit davantage l’image de l’institution judiciaire, juste à quelques jours de la clôture des États généraux de la justice.
Une acquisition qui pose de graves questions
Comment un haut magistrat, censé incarner l’intégrité et la justice, peut-il justifier une telle transaction immobilière dans un contexte où le pays est gangrené par la pauvreté et les détournements de fonds ? La question se pose avec d’autant plus d’acuité que les magistrats de ce rang déclarent rarement des revenus capables de soutenir de telles dépenses.
La justice dans son propre piège ?
Ce scandale révèle une fois de plus le paradoxe d’une justice congolaise qui, dans son discours, prône la lutte contre la corruption mais dont certains membres semblent trempés dans des pratiques douteuses. Si ces accusations se confirment, elles mettraient à nu un système gangrené où ceux qui doivent rendre des comptes à la nation s’octroient des privilèges indécents en secret.
Une enquête pour sauver la face ?
Bien que le Ministre de la Justice ait promis des enquêtes pour établir les faits, nombreux sont ceux qui s’interrogent sur la véritable volonté politique derrière cette démarche. Ces enquêtes aboutiront-elles ou s’agit-il d’une simple tentative pour calmer une opinion publique de plus en plus méfiante envers les élites du pays ? D’autre part, il y en a qui estiment qu’avec la ferme détermination d’appliquer à la lettre les résolutions des États généraux de la justice, connaissant l’impertubabilité de ce jeune Ministre très constant et compétent, ce dossier doit aboutir afin d’y voir clair.
Un test pour la transparence
Cette affaire est un test crucial pour le gouvernement et la justice congolaise. Les citoyens attendent désormais des réponses claires, des sanctions exemplaires et une réelle transparence. Le Procureur Général près la Cour de Cassation, s’il est innocent, devra apporter des preuves solides pour justifier cette acquisition. À défaut, il devra répondre de ses actes devant les institutions compétentes et l’opinion publique.
Le peuple congolais, las des scandales à répétition, mérite des dirigeants et des institutions dignes de confiance. Dans une société où l’accès aux services de base reste un luxe pour beaucoup, les excès des élites ne peuvent plus être tolérés. Kinshasa attend des réponses, et cette fois, elles devront être convaincantes.
LTF
